Projets sélectionnés

DANSE ÉLARGIE, LA ZAD DE L’ART

Le succès de ce concours contemporain repose sur deux prémices radicales :
- Tout le monde peut postuler
- Tout peut arriver
Mais il faut avoir quelque chose à défendre…

Pour le public, une journée à Danse élargie a peu de choses en commun avec une soirée habituelle. Pour les artistes, non plus. Le plus distinctif n’est peut-être pas l’audace, ni la diversité des propositions qui se succèdent à une cadence très soutenue. On s’y attend. En revanche, on sera surpris par le bouillonnement complice qui se crée dans la salle, voire dans le théâtre tout entier. Et pourtant, il s’agit d’un concours où la tension devrait être au plus haut ! En réalité, il y règne l’excitation d’un état de siège joyeux. Un hasard ? Pas vraiment. Une telle ambiance s’installe quand on s’approprie, collectivement, un lieu officiel. L’occupation artistique est un événement d’autant plus jouissif que les
« assaillants » sont pleinement légitimes. Répondant à une invitation, ils n’ont pas à construire une Zone À Défendre, mais peuvent investir une Zone À Danser. En toute liberté.
Danse élargie, créé par Boris Charmatz, directeur du Musée de la danse à Rennes, et Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville-Paris, partage cet esprit, si rare et si précieux, avec une autre manifestation de grande ampleur, à savoir Camping, la rencontre mondiale des écoles d’art et de danse, imaginée et mise en place par Mathilde Monnier au Centre national de la danse (CND). Fusionnant les nationalités autant que les champs artistiques, les deux événements melting-pot se placent au cœur des enjeux actuels. Pour l’édition 2018 de Danse élargie, plus de quatre cent soixante compagnies, de soixante-dix pays tentent leur chance pour faire partie des dix-huit finalistes.

1. MIA HABIB
ALL-a physical poem of protest / Mia Habib

NORVÈGE
CHORÉGRAPHIE Mia Habib
LUMIÈRES Ingeborg Olerud
PRODUCTION Mia Habib Productions/Kira Senkpiel
ASSISTANTE Marion Carriau
AVEC Povilas Bastys, Tarek Halaby, Hanna Mjåvatn, Linn Ragnarsson, Ingunn Rimestad, Jules Beckmann
& environ 34 amateurs

« Mia Habib défie notre façon de voir et d’aborder la différence », (Tanz Im August, 2016). Cette pièce est un poème physique né de l’observation des mouvements de migrations et de soulèvements populaires. Les corps investissent l’espace par deux actions : la marche et la course. Les interactions sociales et le rythme des sons apparaissent pour donner lieu à la progression du groupe, dans une circularité vibratoire.

Mia Habib, née au Texas, est une interprète et chorégraphe basée à Oslo. Elle a notamment collaboré avec Guilherme Garrido, Julie Nioche, Rani Nair, Jassem Hindi, Brynjar Bandlien, Tommy Noonan, Maija Hirvanen, Monica Gillette, Adva Zakai et Timo Kreuser. Elle est diplômée d’un master en résolution de conflits et médiation de l’université de Tel-Aviv et d’une licence en chorégraphie et pédagogie de la danse de l’Oslo National Academy of the Arts. Elle a dansé pour Carte Blanche, la compagnie nationale de danse contemporaine norvégienne dirigée par Hooman Sharifi. Ses travaux ont notamment été présentés en Allemagne, au Tanz im August (Berlin) et au Tanzhaus nrw (Düsseldorf).

3. CHOUROUK EL MAHATI / MOAD HADDADI / MOHAMED LAMQAYSSI
Jour J

MAROC
CHORÉGRAPHIE & DANSE Chourouk El Mahati, Moad Haddadi, Mohamed Lamqayssi

Trois danseurs s’interrogent sur des moments particuliers de leur vie et évoquent des expériences vécues ensemble ou séparément. Utilisant différents langages corporels, ils créent des rythmes en relation avec l’espace et le temps.

Chourouk El Mahati découvre la danse à l’âge de 20 ans alors qu’elle suit le cycle de formation Al Mokhtabar II de la compagnie Anania dirigée par Taoufiq Izeddiou. Elle participe à des ateliers avec Michel Hallet Eghayan, Carmen Blanco Principal, Youness Khoukhou, Mathilde Monnier, Pierre Droulers, Bernardo Montet, Elsa Wolliaston et Vera Montero. Elle a récemment travaillé avec le Ballet Gnawa, pour la pièce LHAL par Khalid Benghrib, à Casablanca ainsi que sur des projets de création : Checkpoint d’Eric Oberdoff de la compagnie Humaine et HUNNA de Khalid Benghrib.
Moad Haddadi est né à Marrakech en 1994. Il a reçu ses premiers enseignements de danse avec Said Ait Elmoumen, Kamal Aadissa et Taoufiq Izeddiou dans le cadre du cycle de formation Al Mokhtabar. Après une pratique du hip hop, il a participé au projet « Indoor Outdoor » de la compagnie Anania lors de la saison artistique Daba Maroc à Bruxelles. Il suit des ateliers avec notamment Mathilde Monnier, Pierre Droulers, Radouan Miriziga, Youness Khoukhou… En 2016, il crée son premier solo Nari chtaht.
Mohamed Lamqayssi, né en 1992, est un danseur et chorégraphe qui a débuté en 2011 sa formation en danse contemporaine avec la Compagnie Anania. Il a travaillé au Maroc, en Europe et au Moyen-Orient, bénéficiant de l’enseignement de plusieurs chorégraphes et metteurs en scène tels que Taoufiq Izeddiou, Bernardo Montet, Carmen Blanco Principal, Michel Hallet Eghayan, La Ribot et Lucinda Childs. En 2015, il réalise son premier solo NAFAS avant de devenir le danseur principal de la Compagnie Mintala. Il travaille actuellement avec Radouan Mrizigua, sur sa création 8.
Tous trois ont développé leur travail au sein de l’Association On Marche.

REMERCIEMENT PARTICULIER À l’Institut français de Marrakech et à Ad’hoc Platform.

5. CLÉMENTINE VANLERBERGHE / FABRITIA D’INTINO
Plubel

FRANCE / ITALIE
CHORÉGRAPHIE Fabritia D’Intino, Clémentine Vanlerberghe
MUSIQUE Ariel Santiago
AVEC Fabritia D’Intino, Céline Lefèvre, Marie Sinnaeve, Clémentine Vanlerberghe

Plubel est un voyage qui interroge le travail du « corps de ballet » et de figures féminines surexposées ou cachées. Que voit-on de ces corps de femmes qui exécutent des mouvements d’ensemble à la perfection ou au contraire, que nous révèlent les instants de décalage ? Une écriture chorégraphique précise pour tenter d’éliminer la spontanéité des corps.

D’origine franco-allemande, Clémentine Vanlerberghe est une danseuse-chorégraphe résidant à Lille. Après des études en danse classique et contemporaine à l’École du Ballet du Nord, elle est apprentie de Carolyn Carlson au CCN de Roubaix de 2005 à 2007. En 2011, elle obtient un Bachelor of Arts de la Hogeschool voor de Kunsten à Arnhem (Pays-Bas). Depuis cette année-là, elle a multiplié les collaborations avec le CCN de Roubaix, Erik Kaiel, Cyril Viallon, Françoise Tartinville et Amélie Poirier.
Née en Italie, Fabritia D’Intino est une danseuse-chorégraphe résidant à Foligno. Elle obtient son diplôme de fin d’études en danse de l’Académie nationale de Rome en 2008, puis un Bachelor of Arts de la Hogeschool voor de Kunsten. En 2014, elle est sélectionnée pour le programme européen Dance Moves Cities (Terni, Riga) où elle bénéficie du regard de la chorégraphe Cristina Rizzo et collabore avec différents artistes chorégraphiques comme Marten Spangberg (Suède) et Contact Gonzo (Japon). Elle s’inspire de la pop culture dans ses projets qu’elle présente en Europe et en Amérique. En 2017, le solo Wanabee créé avec le musicien Federico Scettri a remporté plusieurs prix en Italie dont celui de la Fabbrica Europa.

7. NATACHA STECK
France-Croatie

FRANCE
MISE EN SCÈNE & CHORÉGRAPHIE Natacha Steck
AVEC Simon Alopé, Alexis Ballesteros, Maxence Bod, Francis Bolela, Paul Delbreil, Hugo Seksig, Natacha Steck

À mi-chemin entre le théâtre, la danse et le football, France-Croatie est une tentative de transcription scénique d’un match de football. Des danseurs foulent le gazon unis par le maillot aux couleurs de leur patrie. À l’issue du combat, une seule équipe obtiendra une place pour la finale. Pourquoi le football passionne-t-il à ce point ? Sans doute la puissance de la joie construite collectivement et le dépassement de soi. À l’image des origines du théâtre antique, le football revêt ce pouvoir cathartique.

Élève de Christian Rist au Conservatoire de Strasbourg, Natacha Steck interrompt des études de Physique pour se former au Cours Florent ainsi qu’au Conservatoire de Bobigny. Elle travaille avec Christophe Maltot et Sharif Andoura aux « Ateliers du lundi » du Théâtre national de La Colline, puis à l’école du Studio d’Asnières. Elle a notamment joué sous la direction de René Loyon, Yann Berlier, Nicolas Bigards et Guillaume-Harry Françoise. En 2015, elle intègre le master de mise en scène et dramaturgie de Nanterre et fonde la compagnie YNWA. Issue d’une famille de footballeurs professionnels, et elle-même jouant en tant qu’amatrice, sa première oeuvre écrite prend pour sujet la Coupe du Monde de Football de 1998.

9. OUSMANE SY
Queen Blood

FRANCE
CHORÉGRAPHIE Ousmane Sy
PRODUCTION Céline Gallet / Garde Robe
MUSIQUE Spitzer, Thabzen Bibo feat. Fb / Famba Nawena
AVEC Valentina Dragotta, Nadiah Idriss, Anais Imbert-Cléry, Nadia Gabriela Kalati, Odile Lacides, Cintia Lacordelle, Stéphanie Paruta

Queen Blood invite sept danseuses à bousculer leurs acquis techniques, à questionner leur rapport au geste et à la performance afin de rendre palpable ce que revêt, pour elles, la notion de féminité. Féminité dans la danse, dans le geste, féminité assumée ou subie… Chacune sera ainsi amenée à rendre visibles, au plateau, l’ombre et la lumière propres à l’intime.

Spécialiste en House dance et ambassadeur de la « French touch » sur les cinq continents, Ousmane Sy est membre du groupe Wanted Posse, cofondateur du groupe Serial Stepperz et fondateur du groupe féminin Paradox-sal. Ousmane Sy défend une danse qui mélange les styles. Son écriture, qu’il travaille avec la même rigueur qu’un corps de ballet classique, met en avant les ensembles, où la virtuosité du groupe permet de valoriser les actions individuelles. Depuis 2014, il développe All 4 House, un concept unique regroupant créations, événements, soirées et formations avec les meilleurs DJ et danseurs internationaux autour d’une seule et même musique : la House music.

11. MAYARA DE ASSIS
ArRUAça-Baile Funk

BRÉSIL
CHORÉGRAPHIE Mayara Souza de Assis
MUSIQUE Vip na lista & A humildade é a essência da vida, DJ Row G (Rogério Cruz) / Movimento da sanfoninha, DJ Pimpa
PRODUCTION MUSICALE Samuel Lima
VOIX MC Robin Rude (Vitor Santana)
AVEC Frederick Assis, Mayara Souza de Assis, Gabriel Lima

ArRUAça-Baile Funk est une invitation à découvrir le Bate-Bola, carnaval des banlieues de Rio de Janeiro. Entre funk et passinho, trois Brésiliens célèbrent par le corps une culture populaire urbaine et son afro-diaspora.

Depuis ses débuts en 1998 Mayara de Assis s’est intéressée à divers styles de danses : contemporaines, urbaines, folkloriques brésiliennes et le funk carioca. Diplômée de l’université d’État de Rio de Janeiro, elle y fait des recherches sur les esthétiques marginalisées. Son projet ArRUAça-Baile Funk, réalisé en collaboration avec Gabriel Lima et Frederick Assis, s’intéresse en particulier au funk carioca.

13. PIETRO MARULLO
WRECK-List of extinct species

ITALIE / BELGIQUE
CHORÉGRAPHIE Pietro Marullo
SON Jean Noël Boissé
LUMIÈRES Julie Petit Etienne
AVEC Helena Araujo, Marianna Cifarelli, Adrien Desbons, Paola Di Bella, Anais van Eycken, Elda Gallo & Noemi Knecht.

Le plateau est envahi. Léviathan ou monstre des fonds marins, le pouvoir de l’imaginaire se libère. De la matière, de la forme, des mouvements : des êtres sont révélés puis avalés. Comment produire du mouvement avec de la matière inanimée et pétrifier les corps animés ?

Italien résidant à Bruxelles, Pietro Marullo a mené des études au sein de la Faculté de Lettres et Philosophie Federico II, de Naples et du International Center for the Research on Actor (ICRA Project). Puis il s’est installé à Bruxelles pour intégrer l’Institut national supérieur des arts du spectacle (INSAS) et suivre les formations de mise en scène et d’arts plastiques. Aujourd’hui, il conçoit des projets hybrides au croisement de l’installation, du théâtre, de la chorégraphie, du son et de l’art visuel. Il a notamment été invité, en tant que jeune artiste, à la Biennale de Venise, au Festival d’Avignon, au Findplus à la Schaubhüne de Berlin et au Festival TransAmeriques de Montréal. En 2016, sa pièce ARANCE-avoid shooting blacks a été présentée au Théâtre de Liège. En 2017, il a créé sa pièce WRECK-List of extinct species au Musée MART de Rovereto (Italie) pour l’ouverture du Festival international de danse Oriente Occidente. Ce projet a été sélectionné par le réseau Aerowaves Europe, et présenté à ce titre au festival itinérant Spring Forward qui a eu lieu à Sofia en mars 2018. Il sera également présenté pour l’ouverture du prochain festival SIDance en octobre 2018 à Séoul. Sa nouvelle création, ARIANE (eu)phonie, sera produite à Bruxelles, au Théâtre Varia en janvier 2019.

15. NOGA GOLAN
Autocopie

ISRAËL
CHORÉGRAPHIE Noga Golan
AVEC Miki Golan, Noga Golan, Yaira Golan
MUSIQUE Where is the feeling, Kylie Minogue

Comment reproduire la danse d’une enfant qui n’a pas encore été exposée aux formes institutionnalisées ? Par le biais d’archives vidéo personnelles et la présence de ses parents sur scène, l’artiste étudie la relation avec la petite fille de six ans qu’elle était, en explorant les mouvements de l’enfant. Le corps éduqué est-il en mesure de se libérer de la connaissance qu’il renferme ?

Noga Golan est née en 1988 en Israël. Diplômée de l’université hébraïque de Jérusalem en sociologie et anthropologie, elle a ensuite poursuivi ses études en France en intégrant le master ex.e.r.ce – études chorégraphiques au CCN de Montpelllier sous la direction de Mathilde Monnier. Elle a travaillé comme interprète pour plusieurs chorégraphes en Israël, notamment : Niv Sheinfeld, Noa Dar, Andreas Merk et Dafi Altabeb.

17. HOWOOL BAEK
Foreign body_trio

CORÉE DU SUD
CHORÉGRAPHIE Howool Baek
MUSIQUE Matthias Erian
AVEC Viola Barner, Nicole Michalla, Natalia Palshina

Foreign body_trio explore la métamorphose du corps au cours de la vie, influencé par l’environnement social dans lequel il évolue. Les corps non conformes aux normes du groupe sont alors considérés comme des « corps étrangers » (foreign bodies) et deviennent des corps rejetés. Quel regard le public portera-t-il sur ces corps ?

Howool Baek est une chorégraphe coréenne, vivant à Berlin. Adolescente, elle commence à danser le K-Pop, puis s’initie au hip hop dans la rue. Souhaitant diversifier ses styles de danse, elle étudie au département de danse de l’Incheon City College, en Corée du Sud. Plusieurs de ses chorégraphies ont été primées, notamment sa première chorégraphie I want to talk with U à deux festivals coréens en 2007 et 2008. NOTHING for body, créé en 2010, a remporté le second prix et celui du public au festival Erfurt Tanztheater (Allemagne). Son dernier spectacle, Did U Hear a remporté le concours chorégraphique 10 Sentidos (Espagne), en 2016.

Par comparaison, en 2010, lors de la première édition, la sélection affichait encore une forte dominante hexagonale. Mais en 2012 déjà, les vingt équipes retenues représentaient quatorze pays différents. Au rayonnement mondial s’ajoute la passion pour la liberté d’invention. Quant au CND, Mathilde Monnier, qui a elle-même été présidente du jury Danse élargie en 2014, stipule que celui-ci est « un centre d’art pour la danse » ! Autrement dit : le danseur s’inscrit dans un champ artistique où toutes les disciplines sont appelées à se fédérer, des arts plastiques à la littérature, des arts visuels au cirque… Mais si chaque art est effectivement traversé par d’autres, aucun ne l’est autant que la danse. Et nulle part cette universalité n’est défendue avec autant d’acuité qu’à Danse élargie, concours à l’esprit solidaire, où même les membres du jury représentent à chaque édition un mélange des disciplines. Au départ, tout ceci paraissait parfaitement incongru. Une comédienne (Valérie Dréville, tout de même) ou un musicien (Médéric Collignon) dans un jury de danse ? Quatorze membres, et seulement quatre chorégraphes ? C’était en 2010. Aujourd’hui, l’équilibre a été trouvé. La moitié des jurés sont chorégraphes. Et on a compris : rien ne fédère autant les artistes qu’un concours, à condition que l’évènement sache dialoguer avec l’utopie, pour que les énergies créées ensemble vaillent plus qu’un prix à gagner. En effet, parmi les participants ayant entamé des carrières fulgurantes, on peut citer Noé Soulier, Mitkhal Alzghaïr, (LA) HORDE, Tatiana Julien, Lénio Kaklea ou Mohamed El Khatib. Et tous n’ont pas été lauréats !

Thomas Hahn

La SACD soutient la diffusion de quatre auteurs finalistes de Danse élargie.

Le CND offre la possibilité à une équipe finaliste de participer à une semaine d’ateliers dans le cadre de Camping (plateforme chorégraphique internationale) qui aura lieu du 18 au 29 juin 2018 au CND à Pantin.

2. NOAM ALON / NINA TRAUB / CLÉMENCE TURPIN
No Bears, No Forest

FRANCE / ISRAËL
MISE EN SCÈNE & INTERPRÉTATION Noam Alon, Nina Traub, Clémence Turpin
MUSIQUE I heard of a source, Bonnie Prince Billy / Wind’s dark poem, Mount Eerie / Moderat, A new error

De la rencontre entre 3 artistes, deux pays, l’Israël et la France et un thème, la nature, est né No Bears, No Forest. La nature est représentée avec simplicité mais elle s’éloigne de la réalité pour être devancée par le progrès numérique.

Noam Alon, Nina Traub et Clémence Turpin sont tous trois diplômés depuis 2017 de la School of Visual Theater de Jérusalem.
Noam Alon est un artiste de performance et chercheur. Depuis 2011, il a assisté plusieurs directeurs artistiques notamment Smadar Yaaron, Tamar Raban et Yair Vardi. En 2016 il a participé au programme d’été CultureLab en Avignon.
Nina Traub a participé au programme d’excellence pour les jeunes danseurs de la Batsheva Dance Company en 2011 et 2012. Elle a plusieurs fois présenté ses travaux pour le Tmuna Festival (Israël). Elle a créé pour le musée de la Science de Jérusalem une pièce jeune public Pri Dimionech ainsi qu’une installation The sun’s princess. En 2018, elle participe au programme de résidence Hamamadu Théâtre Habait (Tel Aviv).
Clémence Turpin est diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris en scénographie. Elle réalise, en 2017, unvidéoclip Fx of Love avec Juliette Terreaux, et crée les costumes pour l’opéra Kairos, écrit par Anat Ben David lors du Festival d’automne de Jérusalem. En 2014, elle a collaboré à la scénographie de L’Âge libre, mis en scène par Maya Ernest et de L’Envol, pièce créée par la compagnie des Hauts Parleurs.

4. ELSA CHÊNE
MUR/MER

FRANCE / BELGIQUE
MISE EN SCÈNE & CHORÉGRAPHIE Elsa Chêne
SON Jennifer Cousin
LUMIÈRES Gwenaël Laroche
COSTUMES & ACCESSOIRES Estelle Bibbo, Simon Loiseau
AVEC environ 20 interprètes

Sur cette plage sans paysage, que font ces gens réunis ? Ne sentent-ils pas la menace planer ? À l’image des murs érigés pour fermer les frontières, la mer n’est-elle pas aussi un obstacle difficilement franchissable ?

Elsa Chêne, née en 1988, est une metteure en scène française résidant à Bruxelles. Elle suit des études littéraires et théâtrales à l’université de Nantes et à la Freie Universität Berlin avant d’obtenir son master à l’université de la Sorbonne-Paris 3. En 2012, elle présente Pilotprojekt joué lors du festival de la jeune création au HAU de Berlin. En juin 2016, à Bruxelles, elle obtient son diplôme de l’INSAS (Institut national supérieur des arts du spectacle) en section mise en scène. Elle co-réalise avec Jennifer Cousin le court-métrage Encadrés. Elle crée ensuite La Note bleue, pièce autour de l’intimité collective et des enjeux de cohabitation. Sélectionnée par le Centre des arts scéniques pour le festival Courants d’air 2017, elle y présente la première partie d’Orphelins de Dennis Kelly. En résidence à l’AREA 42 et à l’Escaut (Bruxelles) en août et septembre 2017, elle y développe sa création MUR/MER.

6. CHARLES MEILLAT / CAMILLE VOYENNE / MARION GUILLOUX
L’Évangile selon l’instant présent

FRANCE
PROJET & MISE EN ESPACE Camille Voyenne
ASSISTANT Charles Meillat
TEXTE Marion Guilloux
NARRATION Charles Meillat
COSTUMES Mélodie Alves
AVEC Sylvia Maria Alves, Lorenz Chaillat, Julien Chaudet, Julien Dervaux, Camille Durand-Tovar, Marion Guilloux, Enora Henry, Martin Jaspar, Nama Keita, Maryne Lanaro, Charles Meillat, Yann Slama, Camille Voyenne

Qui n’a jamais désiré retrouver l’innocence de l’enfant qui se roule dans la boue? Reconquérir une énergie primitive? Couverts d’argile, d’eau, de terre et de fleurs, les interprètes deviennent partie intégrante de la nature, comme ces hommes des tableaux de Giuseppe Arcimboldo. Oublier pour un temps l’homme civilisé qui est en nous et éveiller une joie dionysiaque.

Charles Meillat et Camille Voyenne se forment au Laboratoire de formation au théâtre physique (LFTP) et participent à la création du Théâtre du Balèti, à Montreuil. Tous deux sont lauréats du Prix Paris Jeunes Talents en 2014. Ils ont notamment joué à l’occasion de Monumenta 2014 au Grand Palais, au Centquatre-Paris dans le cadre du Festival Impatience 2015, lors de la Nuit Blanche 2015, au Théâtre de Vanves ainsi qu’au Théâtre 95. Depuis 2015, Charles Meillat est directeur du Collectif et du Festival Champ libre (Saint-Junien, 87) et Camille Voyenne en est membre fondateur et y a participé en tant que comédien et organisateur.
Marion Guilloux, auteure du texte, suit un cursus d’art dramatique à l’école des Enfants Terribles et au Cours Florent, puis écrit et met en scène L’Ordre règne (librement adapté de Roméo et Juliette) en 2013. Elle travaille en tant qu’organisatrice, comédienne, dramaturge et metteure en scène au sein du Collectif Champ Libre depuis sa création en 2015. En septembre 2016, ses nouvelles Mister Lonely et Cavalcade sont respectivement lauréates du Prix du Jeune Écrivain et du Concours de nouvelles de l’Encrier Renversé. Elle reçoit aussi Le Prix Hypolipo pour son texte Poussières de C et en 2018 entre au répertoire des Écrivains associés du théâtre (EAT).
Avec l’ensemble du collectif, ils créent un lieu de résidence et de création au Théâtre de l’Étoile Bleue (87) en 2018.
Tous trois sont actuellement en résidence au Théâtre de l’Agora, scène nationale d’Evry et de l’Essonne.

8. DAPHNÉ BIIGA NWANAK
Maya Deren

FRANCE
MISE EN SCÈNE & CHORÉGRAPHIE Daphné Biiga Nwanak
DRAMATURGIE Malcolm Biiga Nwanak
SCÉNOGRAPHIE Aliénor Durand
LUMIÈRES & SON Simon Drouart
VIDÉO Jacques-Henri Heim
MUSIQUE Breton Tetus, extrait de la collection des Chansons de la Fleur de Lys / Air on the G String, Jean Sébastien Bach
AVEC Perline Aglaganhian, Daphné Biiga Nwanak, Houédo Dossa, Simon Drouart,
Aliénor Durand, Romain Gneouchev, Claire Toubin

Peut-on bien apprendre en imitant ? Youtube est-il un manuel d’Histoire de la danse ? Daphné Biiga Nwanak s’intéresse au clip Single ladies de Beyoncé et à l’entreprise de reproduction qu’il représente. En revisitant l’esthétique du tutoriel, elle fait parler sa source d’inspiration, Maya Deren, américaine d’origine ukrainienne, réalisatrice de cinéma expérimental des années 1940 et théoricienne de la videodanse.

Daphné Biiga Nwanak est actrice. Elle est née à Reims en 1991, pratique la harpe et aime le cinéma de Jacques Demy. Formée à l’École de la Comédie de Reims et actuellement élève à l’École du Théâtre national de Strasbourg, elle étudie auprès de Laurent Poitrenaux, Ludovic Lagarde, Jean-Pierre Vincent et Stanislas Nordey. Elle découvre la danse contemporaine à travers le vocabulaire d’Odile Duboc, enseigné par Stéphanie Ganachaud. Lors de son master de philosophie à l’École des hautes études en sciences sociales de Paris, elle consacre son mémoire à l’analyse de l’oeuvre du chorégraphe Jérôme Bel. Elle a joué, en 2014, dans Les Nègres de Jean Genet, mis en scène par Bob Wilson au Théâtre de l’Odéon, avant de participer aux créations de Maxime Kurvers. Elle écrit actuellement sur la marche et les figures de l’errance dans les rues de New-York.

10. EMMANUEL TUSSORE
Sirènes

FRANCE
CHORÉGRAPHIE, MISE EN SCÈNE & VIDÉO Emmanuel Tussore
PRODUCTION Celia Peragallo / Jukka Studios
ASSISTANTE DU CHORÉGRAPHE Kéwé Lo
SON Manuel Vidal
AVEC environ 35 interprètes

À l’horizon, se dessinent des cargos fantômes, immobiles. D’un pas calme et assuré, une femme avance dans l’eau. Lentement, des hommes et des femmes vont marcher dans son sillage. Le plateau est l’entre-deux rives, un lieu de passage pour des corps sans visages. Plus de place pour l’errance. Expression simple et minimaliste d’une liberté fondamentale, se déplacer un point c’est tout.

Emmanuel Tussore s’intéresse à la notion de déplacement et bouscule l’idée de frontière. Diplômé de l’Institut d’Estudis Fotografics de Catalunya à Barcelone, sa pratique mêle photographie, vidéo, installation et performance. Ses œuvres ont été présentées en France et à l’étranger, notamment lors de la Biennale d’art contemporain africain, Dak’Art 2016 & 2018, lors du festival de la jeune photographie européenne, Circulation(s) 2018 au Centquatre-Paris, du Festival du film de Berlin, la Berlinale 2017, du hors les murs du Palais de Tokyo lors de la Nuit Blanche Paris 2016, du festival nigérian LagosPhoto 2016, du New York Photo Festival en 2010.

12. JUSUNG LEE
Eye

CORÉE DU SUD
CHORÉGRAPHIE Jusung Lee
MUSIQUE Ether, Mogwai
AVEC Hyunmin Ahn, Kyungmin Ji, Jusung Lee

Eye présente trois danseurs habillés de noir. Sur scène, ils expriment la personnalité du chorégraphe : son sentiment de solitude et sa difficulté à soutenir un regard. L’œil en coréen signifie aussi la neige. Un mot, deux sens et diverses situations se produisent.

Jusung Lee étudie la danse contemporaine à l’université Chungang, en Corée du Sud. Il fait son service militaire, obligatoire dans son pays. Puis en 2016, il rejoint la compagnie de danse contemporaine coréenne Goblin Party et crée Daytime drinking. En 2017, il présente My panic ainsi que Dance floor is a paper, dancer is a brush, pour laquelle il reçoit une récompense de la meilleure chorégraphie dans le cadre du programme « Young Choregraphers’Creative Performance » de la Korea Dance Association. La même année, Eye voit le jour.

14. KWAME ASAFO-ADJEI
Family Honour

ROYAUME-UNI
CHORÉGRAPHIE Kwame Asafo-Adjei
BEATBOX Jack'Hobbit' Hobs
AVEC Martina Allie, Kwame Asafo-Adjei, Paris Crossley, Ashley Goosey, Jack Hobbs, Catrina Nisbett, Isaac Ouro Gnao

Inspirée d’une observation de la propre famille du chorégraphe, la pièce plonge le public dans une performance mêlant hip hop et théâtre. Un jeu de narration s’installe entre tension et relâchement.

Kwame Asafo-Adjei dirige la compagnie Spoken Movement depuis six ans. Dans le cadre du programme « Back to the lab », Kwame Asafo-Adjei a travaillé auprès de Jonzi D., directeur artistique de Breakin' Convention, et de Jonathan Burrows. Cette expérience est à l’origine du mélange qu’il réalise entre théâtre et hip hop. Sa pièce Family Honour a été présentée lors du Festival Breakin’Convention, au Zinemma (Bruxelles), au Festival Hop (Barcelone) et dans sa version vidéo lors du Short Waves Festival (Pologne). En avril 2018, il crée le spectacle Obibini au Sadler’s Wells (Londres).

16. SAÏDO LEHLOUH
Apaches

FRANCE
CHORÉGRAPHIE Saïdo Lehlouh
PRODUCTION Céline Gallet / Garde Robe
MUSIQUE ET MIXAGE Kévin Haccoun
TEXTE / VOIX Charles Bukowsky
AVEC Mounir Amhiln, Orlov Artem, Rachid Aziki, Jey Athma, David Beaugendre, Louis Becker, Sarah Bee, Ilyess Benali, Junior Bosila Banya, Kae Brown Carvalho, Aya Carvalho, Bruce Chiefare, Marlena D'angelo, Philippe Dos Santos, Bérenice Dupuis, Sofiane El Boukhari, Samir El Fatoumi, Samuel Florimond, Mahamadou Gassama, Francis Gréau, Guillaume Frantz, Evan Greenaway, Marvin Keimat, Timothée Lejolivet, Fabrice Mahicka, Antonio Mvuani Gaston, Karim Naar, Jason Ngoma, Amine Osmani, David Phiphak, Laiticia Ponce, Mathieu Rassin, Audrey Trevisan, Hugo de Vathaire, Lorenzo Vayssiere, Lé Vinh, Leo Walk, Michael Yengoso, Anthony Yung

Avec Apaches, Saïdo Lehlouh met avant le b-boying, l’un des styles fondateurs de la danse hip hop dont la réappropriation technique et esthétique par la scène française rappelle la façon précise et délicate de bouger d’un chat. Sur scène, en solo et en groupe, Apaches propose un véritable espace d’expression où les contraintes spatiales et gravitationnelles s’effacent pour laisser vivre la poésie d’une danse vibrante.

Du milieu underground aux grandes scènes de théâtre, Saïdo Lehlouh est issu du b-boying. Il a travaillé sur plusieurs projets avec Redha Benteifour, Storm, Norma Claire, Constanza Macras et Wang Ramirez. Il a su affirmer, au fur et à mesure des années, un style de danse personnel et original tendant vers un au-delà du hip hop. En 2015, il fonde avec Johanna Faye la compagnie Black Sheep.

18. JULIA HENNING / BIANCA MARIA LAY / DAIN ALEXANDRA RUBIN
Le Kleitoris Ballet

BRÉSIL / ITALIE / ÉTATS-UNIS
CRÉATION Julia Henning, Bianca Maria Lay, Dain Alexandra Rubin
MISE EN SCÈNE Susana Alcantud
DRAMATURGIE John-Luke Roberts
SCÉNOGRAPHIE Maria Kefalaki
MUSIQUE O Virga ac diadema, Hildegard von Bingen / Danse de la fée dragée, Tchaïkovski / Il Barbiere di Siviglia : Ouverture, Rossini / Orphée aux Enfers : Can-can, Jacques Offenbach
AVEC Susanna Amato, Andrea Coghene, Julia Henning, Alessandro Scaramella, Bianca Maria Lay, Aldo Milia, Dain Alexandra Rubin

Un souffle de résistance et un ricanement de liberté face au grotesque. Des femmes victimes de leur propre corps, nées dans un monde où le pénis fait loi, s’insurgent. Le Kleitoris Ballet cultive une réponse d’espoir face à tous les « pussy grabbing » Trumps, Weinsteins, Temers, Berlusconis, qui abusent de leur pouvoir.

Le Kleitoris Ballet est le fruit d’une joyeuse odyssée qui commence en France, à l’École Philippe Gaulier, avec trois comédiennes : une Brésilienne, une Américaine et une Italienne.
Julia Henning grandit au sein de l’école de musique de ses parents au Brésil. Elle est co-fondatrice du Laboratoire expérimental d’art, éducation et culture à l’Université de São Paulo. En 2011, elle crée la Cie des Sens et débute ses premières créations en France, en collaboration avec Jean-Paul Denizon et Rafael Rios. Elle obtient le 3e prix du concours OISTAT Theatre Architecture Competition, à Prague. Depuis plusieurs années elle enseigne le théâtre à Paris.
Bianca Maria Lay a récemment joué dans le long-métrage italien Bianco di Babbudoiu du réalisateur Igor Biddau. Elle a collaboré avec le comédien Stefano Manca et est membre de la compagnie de théâtre Barbigialli (Sardaigne). Elle a travaillé avec Merche Ochoa (Estudis Berty Tovías), Nicolas Cohen (Escuela Internacional de Teatro) et Eric de Bont (International Clown School). Elle a gagné plusieurs compétitions nationales italiennes en danse latino-américaine.
Dain Alexandra Rubin est une comédienne née dans les montagnes d’Aspen (Colorado) et vit actuellement en France. Durant son adolescence, elle suit des cours de théâtre à la Denver School of the Performing Arts. En 2008, elle commence ses études auprès de Wynn Handman. Elle complète les deux années de théâtre à l’École Philippe Gaulier en 2017. Elle y enseigne aujourd’hui et participe à la création de spectacles de théâtre jeune public en anglais.